Faits divers

TRIBUNAL DE CHALON - Sans permis et malgré de l'alcool, il avait pris sa voiture ... sauf que vendredi à Saint Rémy il y avait de la neige !

TRIBUNAL DE CHALON - Sans permis et malgré de l'alcool, il avait pris sa voiture ... sauf que vendredi à Saint Rémy il y avait de la neige !

Il a eu chaud sous la neige vendredi dernier quand une dame a percuté son véhicule à Saint-Rémy, car la police est venue constater et faire les vérifications d’usage. L’éthylotest est positif. Alcoolémie de 1.34 g. Cellule de dégrisement, puis Eric X peut s’expliquer : il ne comprend pas ce taux si élevé car il n’avait bu « que deux pastis », « c’était pas des pastis de bar, dit-il aux juges, c’était chez un ami, dans des verres ».

C’est l’histoire d’un homme de 47 ans, un électricien qui pour s’en sortir a pris le statut d’auto-entrepreneur et qui parvient à gagner sa croûte, malgré une situation financière jamais assurée. Il a un fils de 13 ans, qui vit chez lui en garde alternée. Et il a des amis solidaires dont certains sont présents dans la salle des comparutions immédiates : Eric X a aussi un casier judiciaire de 8 condamnations, toutes pour « conduite sous l’empire de l’alcool » et il y a laissé son permis de conduire.

« Prendre le risque d’une condamnation, avec votre casier, c’est courageux, remarque la présidente Aussavy. Mais au moins, le permis, lui, vous saviez que vous ne l’avez pas ?
- C’était le jour où il y avait eu de la neige, j’avais un chantier urgent, alors je n’ai pas pris le scooter. »
Le parquet ne le suivra pas non plus sur son appréciation de la situation, car « nous entrons dans la période hivernale, alors il fera froid tous les jours. Et les deux pastis, je n’y crois pas, monsieur, pour avoir un taux qui impose d’être placé en dégrisement. » En 2011, comparution immédiate, en 2015, comparution immédiate, et 2017, idem. Le sursis mis à l’épreuve de 2015 se passe bien, pas d’incident à signaler en dehors de l’accrochage en voiture de vendredi dernier qui a pour conséquence de dérouler à nouveau le fil rouge d’Eric. Le parquet requiert 2 mois de prison, et la révocation de 4 mois du SME en cours, maintien en détention et confiscation du véhicule puisque l’artisan n’a pas de permis de conduire. « Pas de mandat de dépôt, plaide maître Ronfard, cela réduirait à néant ses efforts. Il sortirait avec plus rien, alors que son activité professionnelle concourt à le structurer. Il se rendait mensuellement au KAIRN, mais c’est le KAIRN qui a décidé d’espacer ses visites tous les 2 mois, puis lui a dit qu’il fallait arrêter. Comment peut-il s’en sortir si c’est la structure chargée des soins qui ne va pas jusqu’au bout ? ça n’est pas sérieux. Il faut à monsieur des soins réguliers, suivis, et longs. »

Eric X s’est réinscrit en auto-école début 2016, mais prépare encore le code. « Je m’entraîne de chez moi, et il fallait payer à nouveau 200 euros pour renouveler les identifiants d’accès, et je ne pouvais pas les payer.
- Vous pouvez aussi vous rendre dans les locaux de l’école pour suivre les cours.
- Les horaires ne sont pas compatibles avec ceux de mon travail. »

Le tribunal condamne Eric X à 6 mois de prison, révoque 2 mois de son SME, et ordonne son maintien en détention. Il ne confisque pas sa voiture : « Le message est clair, monsieur. L’idée c’est qu’en prison vous révisiez votre code pour pouvoir repasser votre permis de conduire, car avec votre travail vous ne pouvez pas vous en passer. Et reprenez les soins pour l’alcool. » « Apparemment, j’ai encore un peu de problème avec ça », avait concédé l’électricien qui a joué de malchance vendredi puisque contrôlé bourré sur un accident qu’il n’avait même pas provoqué. 

FSA