Opinion de droite

Redécoupage des cantons : Un camouflet cinglant au Gouvernement, pour François Sauvadet

Les Conseils Généraux rejettent majoritairement le redécoupage des cantons : la démocratie territoriale inflige un camouflet au Gouvernement

« Avec les votes aujourd’hui de la Savoie, du Maine-et-Loire et de la Somme, le nombre de conseils généraux ayant exprimé un avis défavorable au projet de redécoupage cantonal du Ministère de l’Intérieur s’élève désormais à 51, soit plus de la moitié des départements de France, alors que huit conseils généraux doivent encore se prononcer (l’Allier, l’Eure, les Bouches-du-Rhône, la Seine-Maritime, la Loire, les Hautes-Pyrénées, le Rhône et le Vaucluse).
Le rejet de cette réforme et du charcutage qu’elle entraine est donc massif. Rappelons que la gauche est au pouvoir dans 60 dans 101 départements français[1]. Malgré cette domination territoriale, le projet de redécoupage des cantons parvient donc à fédérer contre lui une majorité de départements.
Après le rejet (à trois reprises !) de ce redécoupage par le Sénat, la Chambre des collectivités territoriales, ce sont les territoires eux-mêmes qui infligent directement un camouflet cinglant au Gouvernement !
Après le rejet de ce mode de scrutin par tous les autres groupes de l’Assemblée nationale à l’exception du Parti socialiste, ce sont maintenant des territoires détenus par ces mêmes socialistes (dont la Corrèze présidée hier par le Chef de l’Etat !) qui demandent au Gouvernement de revoir sa copie. Après avoir perdu la confiance des Français depuis plusieurs mois déjà, le Président de la République a donc perdu celui de la majorité de gauche de son département !
Manuel VALLS qui prétendait hier qu’il prendrait en compte l’avis des Conseils généraux (Assemblée nationale, 19 février 2013), doit aujourd’hui tenir sa promesse et abandonner ce projet de réforme ruralicide et électoraliste.
A défaut, le Gouvernement se rendrait coupable d’un véritable déni de démocratie territoriale !
Le Conseil d’Etat se prononcera bientôt sur la validité du plus grand tripatouillage électoral de la Ve République. Si celui-ci devait valider cette opération électoraliste qui met à mort la représentation politique des territoires périphériques, nul doute que les recours se multiplieront pour défendre cette France d’à-côté méprisée par le Parti Socialiste ! »
François SAUVADET,
vice-président du groupe UDI à l'Assemblée Nationale
et président du Conseil Général de la Côte-d'Or


[1] Seuls 98 départements sont en revanche concernés par le redécoupage : la Martinique, la Guyane et Saint-Pierre-et-Miquelon ne l’étant pas..