Rugby

« Le club de l'ASRC Chalon avance et se structure »

« Le club de l'ASRC Chalon avance et se structure »

Eric Catinot a décroché son diplôme de Manager Général dans la médiatique promotion Zidane. Le projet de développement de l’ASRCC a été salué par les spécialistes du CDES de Limoges.

Eric, vous venez d’obtenir votre diplôme de Manager Général au Centre de Droit et d’Economie du Sport de Limoges. Comment s’est déroulée cette formation ?

La formation est dispensée par le CDES de Limoges sous la direction de Jean-Pierre Karaquillo. Elle s’est déroulée en deux ans sous la forme de 14 séminaires, avec des travaux à rendre régulièrement et un mémoire à soutenir à la fin. Elle a pour but de nous permettre d’acquérir toutes les compétences nécessaires pour structurer un club et le rendre pérenne. Nous avons été reçus au siège des Ligues professionnelles, au Comité Olympique, à l’UEFA, au Real de Madrid… Surtout, nous avons eu le retour d’expérience de gens comme Claude Onesta, Pierre Villepreux, Jean-Marc Lhermet, Gérard Houiller, et des grands chefs d’entreprise. Cette formation m’a confirmé ce que j’avais déjà ressenti à Bourgoin : le sportif ne suffit pas à la réussite d’un club. Il est important de se préoccuper de la solidité de la structure. Quand Pascal Guinot m’avait contacté pour le conseiller, c’était pour moi une occasion de vérifier tout cela en situation. Ce qui est arrivé à Chalon il y a quelques années, prouve bien que tout miser sur le sportif est très aléatoire et dangereux.

«  Le sportif ne suffit pas à la réussite d’un club »

Vous avez présenté votre mémoire autour du projet de développement de l’ASRCC ?

Pendant la formation, nous devions travailler et présenter un projet de développement d’un club. J’ai choisi de présenter le projet de Chalon tel que nous le bâtissons et l’accueil a été très bon. Toutes les composantes de notre projet ont été validées par les intervenants du CDES : la mutualisation des moyens sur le territoire, la structuration, la formation dans toutes ses composantes, et la pluriactivité qui correspond à la dimension économique de la Pro D2. Notre projet les a séduits. Les représentants du CDES ont d’ailleurs été les instigateurs du rapprochement entre Limoges et Brive qui finalement ne s’est pas fait à cause de querelles de clochers.

Votre promotion, la septième, a été particulièrement médiatisée avec la présence de Zinédine Zidane…

Oui, mais nous avions surtout une promo très solidaire. Bien sûr, il y a eu un éclairage médiatique très important avec la présence de Zidane. Mais cela n’a jamais entraîné de faille dans la promo. Les gens se sont liés d’amitié. Nous avons d’ailleurs prévu de nous retrouver prochainement. Zidane peut paraitre inaccessible de l’extérieur. Mais, avec nous, il a été tout à fait normal au quotidien. La richesse de cette formation vient de la diversité des parcours et des sports qui la composent. Et quand tout s’arrête, ça laisse une impression de grand vide.

« Les résultats de l’équipe première sont seulement la partie immergée de l’iceberg »

Pour revenir au terrain, comment envisagez-vous la suite de la saison ?

Notre fin de saison est marquée par un objectif très fort : le maintien. Nous regardons dans le rétro, mais il faut protéger les joueurs et ne pas tomber dans la sinistrose. Après le déplacement difficile à Aix, nous avons deux rendez-vous contre Chambéry et Annecy. Avec deux victoires, nous serons maintenus. Tous nos efforts doivent porter là-dessus. Notre calendrier est favorable par rapport à Vienne et, en plus, nous avons pris le bonus contre eux au match aller. Nous avons les moyens de nous mettre à l’abri avant le dernier match à Vienne.

En même temps que cette fin de saison à gérer, il faut déjà préparer la prochaine ?

Bien sûr. C’est presque lassant de répéter que nous travaillons sur un projet global. Le prochain cahier des charges de la FFR pour les prétendants à la Pro D2 sera très exigeant et il ne concerne pas que le sportif. Nous sommes en avance au point de vue administratif, logistique, stade et équipe de jeunes. Le club avance et se structure. Les résultats de l’équipe première sont seulement la partie immergée de l’iceberg. Personne ne peut nier que le club avance. Tous nos efforts ne portent pas que sur l’équipe première. Nous avons un échéancier précis par rapport au développement économique et au mode de gouvernance. Nous n’avons rien inventé, mais, cette structuration, c’est la clé pour être un jour à même de participer à un championnat professionnel. Nous n’avons jamais travaillé sur le court terme. Aucun club de Bourgogne n’a jamais été en Pro D2. La dernière équipe présente dans les 30 premiers clubs français, c’était Chalon en 1992. Le plus important, ce n’est pas le temps nécessaire, mais de bien baliser le chemin pour y arriver.

 

Le CDES en bref

Dispensée en association avec la Ligue de Football Professionnel, la Ligue Nationale et la Fédération Française de Basket-Ball, la Ligue Nationale de Rugby, la Ligue Nationale et la Fédération Française de Handball ainsi que la Ligue Nationale et la Fédération Française de Volley-Ball, la formation de Manager Général de Club Sportif Professionnel du Centre de Droit et d’Economie du Sport (CDES) de Limoges est ouverte à celles et ceux qui justifient d’une expérience professionnelle de joueur ou d’entraîneur.

Sous la direction de Jean-Pierre Karaquillo, cette formation permet aux futurs managers d’acquérir les bases nécessaires à l’exercice de nouvelles responsabilités dans une logique de reconversion.

Créée en 1999, cette formation a vu passer quelques footballeurs connus : Laurent Blanc, Raymond Domenech, Dominique Rocheteau ou Zinédine Zidane.

La 7e promotion était composée de : Kamel Remili, Makan Dioumassi, Eric Catinot, Jean-Baptiste Rué, Julien Frier, Benoît Ognier, Olivier Dacourt, Vincent Fontaine, Michel Macurdy, Gueric Kervadec, Claude Barrabé, Patrick Pion, Sylvain Maynier, Zinédine Zidane, Brigitte Henriques-Olive, Eric Carrière, Olivier Meunier, Grégory Ursule.

Source ASRC Chalon