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LIRE A CHALON - Parents, offrez des contes à vos enfants !

LIRE A CHALON - Parents, offrez des contes à vos enfants !

Info-Chalon a lu pour vous un livre de contes japonais illustré. Verdict ? A offrir aux enfants, et ceci sans modération.

Cette semaine, avec la rentrée des classes, les angoisses de ceux qui se sont placés dans la situation d’avoir « charge d’âmes » - les parents d’enfants – ont sans doute rattrapé ces derniers brutalement. Ainsi, et alors même qu’ils avaient peut-être réussi à oublier le temps des vacances leurs inquiétudes quant à l’avenir de leur progéniture dans un monde où tout semble foutre le camp, ont-ils probablement vu revenir ces fantômes qui ne cessent de hanter tout parent qui se respecte.

 

Ceci posé, Info-Chalon a surtout, en ce début d’année scolaire, une pensée pour ceux qui, parmi ces derniers, planchent sur la meilleure façon de faire de leurs bambins des têtes bien faites, plutôt que bien pleines. Aussi, votre site d’information en ligne préféré est-il tenté de leur recommander un achat : celui, en lieu et place des Fables de La Fontaine qu’on s’obstine à prescrire aux enfants sans s’interroger sur leurs ravages, d’un livre de contes japonais illustrés [1], dont celui de « L’homme-requin » et celui, riche d’enseignements, de « Yuki-Onna » (« la femme des neiges »).

 

Pourquoi des contes quasi-inconnus du grand public plutôt que des Fables ayant depuis longtemps bonne cote auprès de ceux qui pensent savoir mieux que tout le monde ce qui est bon pour l’enfant ? Bruno Bettelheim l’a fort bien dit : « les fables expriment toujours une vérité morale ; elles ne contiennent aucun sens caché ; rien n’est laissé à l’imagination. (Après s’être identifié avec la cigale, l’enfant, selon la fable, est laissé sans espoir. La cigale (…) est vouée à un sort funeste. (…) Le conte (…), lui, nous laisse tout le soin de la décision et ne nous incite même pas à la prendre. C’est à nous qu’il appartient de décider si nous l’appliquons à notre vie ou si nous nous contentons d’apprécier les évènements qu’il nous raconte ». Autrement dit, parce que les contes, qu’ils soient japonais ou non, contribuent à faire de nos enfants des êtres avec une véritable autonomie intellectuelle, pour qui l’espoir reste inexorablement permis.

 

Les parents suivront-ils le conseil d’Info-Chalon ? Une chose semble à peu près sûre en tout cas : à l’heure où d’aucuns tentent de nous faire croire à marche forcée qu’ « il n’y a pas d’alternative », « pas d’autre politique possible »…bref, qu’il faudrait se résoudre à vivre dans un monde baignant dans « les eaux glacées du calcul égoïste » [3] , pas impossible que tout parent initiant ses enfants à la vie par le biais de contes quels qu’ils soient contribue à nous préparer des lendemains plus chantants que ne l’ont été ces derniers jours.

S.P.A.B.

 

[1] Morvan-Saito Naoki, Contes cruels du Japon, éditions Delcourt, 2011

[2] Bruno Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées, Pocket (1976) 2013, p 69

[3] Karl Marx, Friedrich Engels, Le manifeste du parti communiste, éditions 10/18, 1962