Politique de droite

A Mercurey, Xavier Bertrand appelle à mettre un terme à la "politique politicienne"

A Mercurey, Xavier Bertrand appelle à mettre un terme à la "politique politicienne"

Pour son deuxième grand rendez-vous, l'association "Territoires et perspectives" pilotée par Sébastien Martin a mis les petits plats dans les grands, en accueillant, Xavier Bertrand, ancien ministre et surtout Président de la région des Hauts de France.

Ils étaient en nombre à avoir répondu à l'invitation lancée par Sébastien Martin. A coup sûr, le rendez-vous de dimanche matin à Mercurey, s'est inscrit comme un temps fort de l'actualité politique, en accueillant, le premier déplacement officiel en dehors de sa région, de Xavier Bertrand. Le Président des Hauts de France n'a pas hésité à pointer les errements des politiques face à quelques 250 personnes dont de très nombreux élus. Arnaud Danjean - député européen, Marie Mercier - sénateur, André Accary - Président du Conseil Départemental de Saône et Loire et de très nombreux élus locaux sont venus écouter la portée du discours politique de l'une des  figures du parti Les Républicains. 

A contre courant total des Sarkozystes plaidant pour le retour du cumul des mandats, Xavier Bertrand n'a fait dans la mesure face à des comportements qu'il a qualifié "d'escroquerie intellectuelle" après les polémiques notamment autour du Brexit au Royaume-Uni. Celui qui a renoncé à son mandat de parlementaire après son élection à la tête de la principale région française a fustigé le comportement des politiques qui "pensent à s'occuper de leurs carrières plutôt que de la situation des Français". 

"Ne pas sombrer dans des polémiques politiciennes... les Français attendent autre chose. Il faut recrédibiliser la politique"

Succédant à Dominique Juillot, c'est Sébastien Martin qui est allé à la charge, interpellant l'assemblée sur le score de 6,5 millions de voix par le Front National aux élections régionales, "bien plus que le 21 avril 2002 et ses 4,5 millions de votes". "Et qu'est ce qu'on a fait depuis ? On ne change rien ? " a lancé le Président du Grand Chalon  appelant " à la mise en place de mesures réalistes et raisonnables. Oui, il y a un certain nombre de mesures simples qu'on peut mettre en place rapidement telles que réduire les charges sociales sur les bas salaires, s'adapter à l'ubérisation de l'économie...La France doit croire en elle et si elle ne le fait pas, le Front National sera encore plus haut la prochaine fois parce qu'il se nourrit du désespoir des Français". 

Les élections régionales comme un déclic

Xavier Bertrand s'est appuyé sur l'enseignement tiré des élections régionales pour tirer la sonnette d'alarme à destination des politiques français. "On ne vote pas pour le FN mais contre vous... voilà ce que j'ai entendu au cours de la campagne des régionales" a lancé Xavier Bertrand, considérant que cette campagne électorale n'avait pas été comme les autres. Un électrochoc ? Sans nul doute pour l'une des figures de la droite française, soulignant au passage qu'il avait renoncé à participer aux primaires organisées par le parti. "Il faut se fixer des priorités et s'y tenir mais on ne se comporte pas bien avec ceux qui bossent. Ceux qui travaillent ne doivent pas penser qu'on pense à eux que deux fois par an pour les impôts".

"Tant qu'on ne fait pas la différence entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas, ca n'ira pas. Il faut redonner foi à un projet collectif. On ne cesse de compliquer la vie des familles  ainsi que celle des maires. L'impression qu'en haut, les élus sont déconnectés... c'est une réalité pour bon nombre de Français. A l'Etat, de laisser les territoires travailler".

L'argumentaire pathétique de l'élu cumulard... 

Si il y a bien, l'ombre d'un nom qui planait malgré son absence, c'est bien de celui de Gilles Platret, maire de Chalon, Vice-Président du Grand Chalon, conseiller régional... candidat à l'investiture du parti Les Républicains pour les législatives de 2017. Rebondissant sur le dossier du cumul des mandats, Xavier Bertrand a précisé "Ya plus d'argent à Paris, c'est fini cette logique ! Deux jours par semaine à Paris ? C'est une logique de dispersion qui consiste à penser à sa promotion personnelle, à la conquête du pouvoir et pas à son exercice. Aujourd'hui croire le contraire, c'est être à côté de la plaque !". 

Xavier Bertrand a d'ailleurs profité de l'occasion pour lancer un Appel à un "vrai statut de l'élu". "On va dire aux Français qu'on s'occupe de nous avec le cumul avant de soucier de leurs difficultés quotidiennes ? Ca ne fera que booster les extrêmes. Faites le boulot pour lequel vous avez été élu" avant d'évoquer sa volonté de voir "un septennat non renouvelable pour la fonction présidentielle". 

Un discours particulièrement bien apprécié par les élus présents alors que le discrédit sur la classe politique n'a jamais été aussi fort. 

Laurent Guillaumé