Opinion de droite

"Le ralliement de Nicolas DUPONT-AIGNAN à Marine Le Pen n’est pas une surprise !" pour Serge Gaulias, ancien Secrétaire Général adjoint de Debout la République

"Le ralliement de Nicolas DUPONT-AIGNAN à Marine Le Pen n’est pas une surprise !" pour Serge Gaulias, ancien Secrétaire Général adjoint de Debout la République

"Certains m’ont déjà dit "mais peut-être que de Gaulle aujourd'hui s'allierait avec l’extrême droite !" Si nous ne savons pas ce que ferait de Gaulle aujourd'hui mort, nous savons ce qu'il faisait de son vivant et c'est sur cela que les gaullistes doivent se reposer. On ne peut faire du gaullisme contre de Gaulle !"

Serge GAULIAS, Gaulliste de toujours, ancien Secrétaire Général Adjoint de Debout La République auprès de Nicolas DUPONT-AIGNAN s'exprime :

 

Le ralliement de Nicolas DUPONT-AIGNAN à Marine Le Pen n’est pas une surprise !

 

En janvier 2007, lorsque Nicolas Dupont-Aignan a quitté l'UMP, il m'a confié les rênes de Debout La République et chargé de construire un véritable parti politique sur le plan National. DLR n'était à cette époque qu'un club de réflexion au sein du RPR depuis 1999, puis de l'UMP jusqu'en 2007.

J'ai accepté cette mission avec la certitude que Dupont-Aignan était un véritable Gaulliste social, puisque très proche de Philippe Seguin, dernière grande figure du Gaullisme à mes yeux. Avec NDA nous avons établi ensemble une charte Gaulliste et Républicaine. Malheureusement, lors d'un meeting dans l’Ain, il a prononcé dans son discours l'irréparable, je le cite : "Si je suis président, je nommerai Marine Le Pen comme 1er ministre, et quelques ministres parmi les membres du FN".

Cette déclaration était tellement inimaginable que je suis resté littéralement sidéré. Mon idéal gaulliste, mes convictions, mes valeurs républicaines et laïques pour lesquelles je me suis engagé depuis mon plus jeune âge venaient d’être bafouées. Considérant que l'histoire de France a démontré que le gaullisme n'est pas compatible avec l'extrême droite et que Dupont-Aignan venait de trahir notre charte, j'ai démissionné de mon poste de Secrétaire Général Adjoint et détruit ma carte de DLR. Une grande partie des militants gaullistes ont fait de même, écœurés, comme le sont certains militants et cadres de DLF aujourd’hui. 

Durant les cinq années qui ont suivi ma démission (2012-2017), Dupont-Aignan n'a cessé de faire des appels du pied au FN et d'avancer masqué dans les médias. Cette fois ci, il a franchi la ligne "noire" et ne peut plus, ni revenir en arrière, ni se réclamer du Gaullisme. Lorsqu’il prétend que Marine Le Pen n’est pas d’extrême droite pour minimiser sa décision, qui peut le croire ? C’est une insulte à l’intelligence du peuple. Lorsque je lui faisais part de mon inquiétude sur sa déviance politique, je l’entends encore me dire sèchement « Serge, tu sauras qu’on ne m’achète pas ! » J’ai la réponse. Pire, Marine Le Pen vient de l’acheter pour une bouchée de pain. Dupont-Aignan va même jusqu’à faire une comparaison entre de Gaulle qui sauva la France et Marine Le Pen qui est la seule à pouvoir la sauver. Je lui rappelle, puisqu’il semble avoir oublié ses classiques, qu’aucun parti d'extrême droite ne fut représenté au sein du Conseil National de la Résistance et qu’aucune personnalité d'extrême droite ne fut membre d'un gouvernement du Général de Gaulle y compris en 1944 dans le gouvernement provisoire de la République. Historiquement, sur le point de vue politique, l'extrême droite fut le seul camp à n'avoir jamais travaillé ni de près ni de loin avec le Général de Gaulle. L'extrême droite n'a de cesse été politiquement antigaulliste, essayant d'abattre de Gaulle physiquement à plusieurs reprises et de le faire battre à l'élection présidentielle de 1965 en appelant, par l'intermédiaire de leur représentant Jean-Louis Tixier-Vignancourt, à voter François Mitterrand au second tour.

Certains m’ont déjà dit "mais peut-être que de Gaulle aujourd'hui s'allierait avec l’extrême droite !" Si nous ne savons pas ce que ferait de Gaulle aujourd'hui mort, nous savons ce qu'il faisait de son vivant et c'est sur cela que les gaullistes doivent se reposer. On ne peut faire du gaullisme contre de Gaulle !