Opinion de gauche
Gouvernement : déjà 4 démissions, en espérant son enterrement
Publié le 25 Juin 2017 à 21h08
Cela fait à peine un mois que le gouvernement est en place, et quatre ministres ont déjà démissionné dans des affaires de détournement de fonds. Décidément, avec Macron, la nouvelle politique ressemble à l’ancienne… En pire !
Richard Ferrand, ancien député PS, a été sorti de son ministère de la « Cohésion des territoires » (??) dans le cadre des enquêtes sur l’absence de déclaration d’assistants parlementaires et sur des conflits d’intérêts dans l’affaire des Mutuelle de Bretagne. Macron l'aurait prié de briguer la présidence du groupe La République en marche (LRM) à l’Assemblée : un poste clé pour un personnage qui manifestement n’hésite pas à filouter !
Sylvie Goulard, ministre des Armées et ancienne députée européenne Modem a annoncé sa démission du gouvernement hier… « Dans l’hypothèse où l’enquête préliminaire visant le MoDem conduirait à vérifier les conditions d’emploi de mes assistants au Parlement européen, je souhaite être en mesure de démontrer librement ma bonne foi et tout le travail que j’y ai accompli. »
Ce mercredi matin, ce sont François Bayrou et Marielle de Sarnez qui ont annoncé leur démission du gouvernement… Cette dernière devrait prendre la tête du groupe Modem à l’Assemblée. Pour les deux, la décision est liée à l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen qui vise le MoDem.
Au final, ce sont quatre démissions du gouvernement après un peu plus d’un mois d'exercice. Emmanuel Macron a essayé de faire croire qu’il allait changer la politique, la nettoyer durablement, mais en réalité, nous assistons à une nouvelle saison des feuilletons affligeants proposés par les gouvernements précédents. Le nouveau Jupiter a remplacé un personnel politique installé, corrompu par l’intégration dans les institutions, par un autre personnel, davantage lié aux milieux d’affaires privés. L'élite financière et économique remplace la vieille élite politique. Concrètement, il n’y a aucun ouvrier à l’Assemblée et moins de 9 % d’employés… alors que ces deux catégories représentent la moitié de la population active…
Profiter des brèches
Le problème, ce n’est pas de remplacer le PS ou LR par LRM, de substituer les notables de ces vieux partis par de nouveaux. D’ailleurs, une bonne partie d’entre eux s’est recyclée dans le parti de Macron, en général les plus perfides et les plus liés aux intérêts privés.
La solution, ce serait d’en finir avec la 5e République, basée sur la monarchie présidentielle, et d’imposer la révocabilité des élus, que leur salaire soit limité à 2200 euros, la proportionnelle intégrale, la suppression du Sénat, l’interdiction du cumul des mandats et leur limitation dans le temps. Ceci afin d’empêcher que l’État et ses "grands serviteurs" installés par le vote populaire (de moins en moins légitime au regard de l'abstention et des votes blancs et nuls) ne constitue un clan séparé de la société, sans contrôle des travailleurs, et donc en dernière instance lié à la classe qui possède les grands moyens de production.
Ces quatre démissions doivent nous inspirer un paramètre important pour la prochaine période : malgré sa forte majorité à l’Assemblée Nationale, le gouvernement n’est pas intouchable. Il peut être mis en difficulté. Cela doit nous encourager à trouver tous les ingrédients pour programmer et développer des mobilisations massives afin de lutter contre "ce gang" d'ultra-libéraux qui veut démolir le droit du travail, la Sécurité Sociale, la retraite par répartition, l'assurance chômage, installer l’état d’urgence permanent et la sélection dans les universités.
C'est l'affaire de tous, des citoyen(ne)s, des associations populaires et surtout des organisations syndicales. Pour l'instant, leur silence mesuré et courtois laisse de marbre ! Dans la séquence "tumultueuse" qui s'annonce, aux enjeux sociaux et économiques qui risquent de déterminer durablement la vie des salariés et des générations futures, celles-ci jouent très gros... Ou elles s'engagent ouvertement, sans ambiguité, dans un combat acharné contre les mesures méprisables de ce gouvernement ou elles font preuve d'attentisme et perdront peut-être à jamais leur crédibilité voire leur légitimité.....
Le NPA appelle à se propulser rapidement dans cette lutte nécessaire, avec toutes les forces vives qui contestent ces projets insensés et crapuleux.
Jean-Guy Trintignac NPA 71
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