Elan Chalon
ELAN CHALON - «Le club vit une des périodes les plus difficiles qu'il a connues» pour Dominique Juillot
Publié le 07 Novembre 2017 à 08h14
Le Président de l'Elan Chalon se confie dans une longue interview vérité.
«Le club vit une des périodes les plus difficiles qu'il a connues»
«L’équipe est traumatisée et cabossée»
«L'Elan est malade mais on a commencé la thérapie»
«Que les joueurs soient à niveau individuellement et collectivement»
«Il n'y aura pas de messie, personne ne sauvera la patrie tout seul»
«Que l’on perde ou que l’on gagne à Cholet, la saison ne sera pas finie»
Il avait promis de monter au front quand il le faudrait. C'est dans une longue interview que Dominique Juillot le fait avec des propos non voilés et très clairs pour tout le monde.
Pour la première fois de la saison, des sifflets et des vilains mots ont fusé depuis les tribunes à la fin du match perdu contre Bourg en Bresse. Que vous inspirent-ils ?
Dominique Juillot : «C’était mesuré, mais ça ne me choque pas plus que cela. Que le supporter soit déçu, on peut comprendre qu’il ne le manifeste quand il est déçu. Et oui, nos supporters pouvaient être déçus par cette nouvelle défaite…»
L’Elan est malade ?
«Le club vit certainement une des périodes les plus difficiles qu’il a connues de son histoire. Je vais être franc, je ne pensais pas que cela arriverait maintenant, cette saison. Je ne croyais pas à un tel accident. Cela me confirme et nous confirme qu’il faut toujours garder de l’humilité. Mais cette humilité, je rappelle qu’on l’a gardée quand on a été champion.
Alors même que le club administrativement, financièrement et commercialement n’a jamais été aussi stable, structuré et solide, l’Elan Chalon est oui sportivement malade. Il est Champion de France en titre et il est dernier. L’équipe est traumatisée et cabossée. Mais il y a des maladies qui se soignent…»
Avec quels remèdes ?
«On a commencé la thérapie avec des ajustements mis en œuvre là où il le fallait. Nous avons décidé de resserrer le groupe avec 10 joueurs, pour que chacun soit responsable, qu’il ne se réfugie pas derrière la concurrence. Joseph et Adam Smith s’en vont. La thérapie est commencée. Mais elle donnera ses effets que si ceux qui ont été choisis, qui sont là, qui étaient là l’année dernière, sont à leur niveau. Lance Harris est plutôt bien. Jérémy Nzeulie doit être le guide. Ce que je demande c’est qu’ils nous montrent leur niveau. Je ne reconnais pas certains joueurs. Je peux comprendre que des joueurs comme Gillet ont du mal à s’adapter, qu’ils ont été dans une certaines errance…»
Comment peuvent-ils rebondir ?
«Chaque joueur doit prendre ses responsabilités. C’est l’équipe qui doit aller à la guerre pour sauver le club. Nous avons fait des choix. Il peut dans l’absolu y avoir un ajout, mais pas plus. L’objectif du coach est on ne peut plus clair : Cette équipe doit vivre ou mourir ensemble. C’est au staff de mettre cette équipe sur les bons rails. Elle a les moyens de ne pas être un des deux derniers. Il faut que les joueurs le démontrent individuellement et collectivement.
Rémy Delpon qui a géré les départs et les arrivées a fait son boulot. Il faut réparer la casse qui vient de multiples paramètres : Le recrutement, une avant-saison perturbée par des tournois qui n’ont pas permis de travailler. De même la blessure de Shepherd est longue à soigner. Il nous manque et il faudra peut-être attendre le début de l’année».
Quel message avez-vous délivré aux joueurs ?
«Nous avons fait signé le pivot Khalid Boukichou, mais je le dis à tout le monde : Il n’y a pas, il n’y aura pas de messie. Personne ne sauvera la patrie tout seul. C’est collectivement qu’on se relèvera. En ce sens, je veux saluer l’abnégation et le travail de tous les salariés du club qui se comportent avec professionnalisme. Mais chacun, dans son rôle, ne peut faire que ce qu’il peut. Les dirigeants, les salariés et les joueurs et leur encadrement».
Vous avez confiance ?
«Oui j’ai confiance. Jean-Denys Choulet, avec son staff a les capacités. Mais pour le moment ils n’ont encore pas trouvé la bonne alchimie. Ca va venir».
Y a-t-il un bon plan ?
«L’erreur serait de dire et de croire que tout ira mieux si on gagne à Cholet. Mais que l’on soit bien clair, si dans le mois qui vient, au-delà des résultats comptables, il n’y a pas de changement, si on n’est pas plus performant individuellement et collectivement en attaque et en défense, alors on sera en droit de se poser des questions. Je le dis avec responsabilité : Que l’on perde ou que l’on gagne à Cholet, la saison ne sera pas finie. Il faut mettre l’équipe, il faut mettre l’Elan Chalon dans les conditions de la réhabilitation. A nous de nous prendre par la main. Les joueurs qui restent, on leur fait confiance. Je le répète, si chacun joue à son niveau en faisant bien ce qu’il sait faire. Pour parler de trois joueurs, par exemple, on attend de Darrin Dorsey qu’il conduise le jeu, de Jérémy Nzeulie qu’il montre l’exemple, qu’Ousmane Camara qu’il continue de faire ce qu’il sait faire. On ne demande pas à un joueur de signer des exploits».
Avant le début de la saison, vous aviez lancé «faites nous confiance et qu’il fallait être fier du club…
«Oui il faut être fier du club, mais ça ne suffit pas. Le titre, la fierté, ne donnent pas du crédit pour être médiocre. Ca ne dédouane personne de ses responsabilités. C’est même une obligation supplémentaire. Les supporters ont aussi leur rôle à jouer pour tirer le club vers le haut. De la même qu’ils ont été les artisans eux aussi du titre, que ceux qui aiment l’Elan soient aussi capables de relever la tête. Ils doivent être solidaires eux aussi. Aimer c’est aimer. On ne peut pas aimer que ce qui est beau. Quand ça ne brille pas, on doit participer à la correction.
La saison sera sauvée avec eux, dans la solidarité. Il n’y aura pas d’espoir de rédemption, avec d’hypothétiques lumières. Créons ensemble les conditions de la confiance. Gardons confiance et si d’aventure ça vient, s’il le faut, l’heure des procès viendra. Mais pas maintenant. Pas de procès maintenant. Il faut redoubler d’effort. Nous avons pris des décisions pour une intelligence de jeu, il faut beaucoup de volonté. Nous sommes déstabilisés, parce qu’on ne s’y attendait pas. C’est une belle leçon. Je le répète, l’équipe est traumatisée et cabossée. Il faut maintenant petit à petit que tout se remette en place».
Recueilli par Alain BOLLERY
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