Faits divers

TRIBUNAL DE CHALON - C’était dans la nuit du 1er avril, rempart Saint-Vincent à Chalon. Il y a eu un sacré grabuge.

TRIBUNAL DE CHALON - C’était dans la nuit du 1er avril, rempart Saint-Vincent à Chalon. Il y a eu un sacré grabuge.

Ils sont rentrés chez monsieur X sans y être invités. Ils voulaient de l’argent. Monsieur X a résisté, la police est arrivée et ça s’est gâté.

Une intervention difficile pour la police. Détention provisoire pour l’homme et la femme interpellés, et auteurs sans nul doute des faits (ils ne les contestent pas). Ils comparaissent ce lundi 3 avril mais voilà : leurs versions diffèrent, il n’y a qu’une avocate de permanence et les autres pénalistes sont tous occupés. Faute d’avocat, maître Elise Andali demande le renvoi. 
Monsieur X est embêté. « Comment je serai protégé, moi ? » demande-t-il au tribunal, dans l’idée que peut-être ces deux-là vont sortir de prison en attendant le jugement. Vu les faits reprochés, il y a peu de chance que cela arrive mais il doit attendre la fin de l’audience pour en avoir le cœur net.

6 policiers entendent se constituer parties civiles

On reproche aux prévenus : tentative d’extorsion par violence, violences sur des policiers, outrages, menaces de mort (madame), rébellion (monsieur), dégradation d’un bien (madame). C’est simple : 6 policiers entendent se constituer parties civiles, et parmi les propos insultants de madame, ceux qu’elle a adressés à un des policiers d’origine maghrébine (on le suppose, vu les horreurs qu’elle lui a balancé) racontent quelque chose d’elle-même. Elle qui est née à Chalon mais qui a épousé un autre racisme, du moins c’est le même mais inversé. Le racisme est partout, et partout il diffuse sa haine de l’autre, à en devenir ridicule s’il n’était pas si violent. On aura l’occasion d’y revenir, le jour du jugement.

Lui : pas vraiment de casier

Le prévenu est né en Tunisie, il vit et travaille ici avec un titre de séjour de 10 ans, depuis 2017. Il est ouvrier intérimaire. En français, « je me débrouille, mais pas trop. » A son casier, une ordonnance pénale en 2018, pour conduite sous l’empire de l’alcool. Il est co-locataire, a une petite dette envers l’OPAC. Il garde des séquelles physiques suite à un accident. Il a 4 frères et sœurs qu’il voit régulièrement, séparé, sans enfants. Comment connaît-il la prévenue ? Lui demande le président Madignier. L’homme dit qu’elle a été mariée à l’un de ses cousins. La femme précise : « On a failli être mariés, on a eu trois enfants ensemble. »

Elle était sous bracelet électronique

Trois enfants qui sont placés depuis environ 4 ans. Leur mère a une vie agitée. 8 mentions à son casier pour des faits de violence, vol, contrefaçon, abus de confiance, vol en état d’ivresse, vol en récidive, etc. Elle ne travaille pas, elle fut toxicomane, elle prend du Subutex, du Seresta mais elle picole pas mal. Avec tout ça, elle est en état de récidive légale, elle était sous bracelet électronique. 10 alarmes non justifiées depuis fin novembre dernier (moment de la pose du bracelet) : courses, achats de bières, sorties du chien. Le conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation écrit que cependant elle investissait les entretiens. Le président revient sur l’état de récidive légale, « pour de l’argent, alcoolisée, des policiers ont dû sortir leurs armes ». Elle répond : « C’est l’alcool. Ça faisait 8 mois que je n’y touchais plus. Je m’étais fait agresser chez moi, j’ai pété un plomb. » 

« Y avait des couteaux » 

La victime qui a dû avoir bien peur, d’avoir chez lui ces deux oiseaux alcoolisés et des policiers qui braquaient leurs armes, intervient pour rappeler au tribunal : « Y avait des couteaux. » 

« Crachats au visage »

Maître Bibard intervient pour les victimes, souhaite que le tribunal « tire les conséquences de l’extrême gravité des faits », « il y a eu des crachats au visage », « une résistance violente ». « Je ne pense pas que les policiers seraient contents de croiser ces deux-là faisant leurs courses en ville. » Alexandre Marey, substitut du procureur, requiert le maintien en détention provisoire de chaque prévenu. « Effraction, violence avec arme, récidive légale pour madame, domiciles très proches », risque de pression sur la victime. Maître Andali rappelle que le fils aîné de madame (elle a 4 enfants) vit chez elle, et que monsieur a une situation professionnelle stable. 

Maintien en détention provisoire

Le tribunal ordonne le maintien en détention provisoire des prévenus, renvoie le dossier au 27 avril prochain. Madame, de toute façon, exécute en ce moment des peines, mises à l' écrou pour l’occasion – si on a bien compris. 

FSA