Chalon dans la rue

Leçon d’Histoire particulière avec une évangélisation vraiment singulière

Leçon d’Histoire particulière avec une évangélisation vraiment singulière

L’éducation religieuse n’est pas un long fleuve tranquille, loin s’en faut. Alors, réussir le tour de force de raconter la vie de Jésus-Christ en une heure, de sa conception à sa mort, peut s’apparenter à une gageure.

La Compagnie Histoire d’Eux, via « Le plus grand petit théâtre de la passion du Monde » a réussi son pari à Chalon dans la rue, parvenant à louvoyer avec bonheur parmi les écueils. Croyants ou non, les témoins n’ont pas eu droit à du prosélytisme ou à un défilé indigeste de faits marquants. Certes les disciples présents sur l’estrade ont œuvré comme des catéchistes mais à leur manière, en prenant le recul nécessaire, c’est-à-dire sans assommer les gens avec l’inculcation de la science exacte, si tant est qu’il y en ait une. Au contraire, les joyeux lurons ont, sur fond de vérité, tout fait pour qu’il en soit autrement. De l’Annonciation à l’Ascension en passant par les noces de Cana, l’entrée à Jérusalem, la trahison de Judas, le crucifixion, etc. la chronologie des événements n’a pas subi d’entraves.

En revanche, la façon de les interpréter, si. Rythmées pour tenir la cadence et le timing, les séquences des zélés serviteurs auront toujours bouté hors de leur champ de vision formalisme et austérité, histoire de laisser les mains libres à un bienvenu humour de délestage. Il faut dire que leur arme fatale était poussée sans cesse en avant, les dédouanant d’une lourde charge. Mises en avant afin d’amortir les chocs, les marionnettes incarnant les personnages bibliques ont pris sur elles en permanence, détournant la forme du sens originel de l’exégèse, n’en déplaise aux puristes, pour la rendre, disons, nettement plus rock and roll ! Converties, les brebis égarées en estive ? C’est au pied du mur que l’on verra les maçons…

                                                                                              Michel Poiriault