Sud de l'agglomération

Au CHS de Sevrey, un incident qui aurait pu se transformer en drame

Au CHS de Sevrey, un incident qui aurait pu se transformer en drame

Les événements se sont produits le 5 septembre dernier mais rendus publics par info-chalon.com ce mercredi. Un incident qui a entraîné l'arrêt de travail de 7 personnels du CHS de Sevrey. Explications.

Imaginez un homme d'une vingtaine d'années pesant 140 kg et 2,04m, ajoutez à cela des actes de démences décuplant sa force déjà naturelle... vous obtenez un cocktail explosif susceptible d'engendrer des dégâts à la limite de l'imagination. Les faits se sont produits le 5 septembre dernier au CHS de Sevrey. Pendant plus de deux heures, il aura fallu une quinzaine de personne dont 4 gendarmes de la brigade de gendarmerie de Givry-Buxy pour venir à bout de l'individu. Que s'est-il passé dans la tête du jeune homme pour un tel déchaînement de fureur ? Difficile à dire en l'état tant l'épisode a marqué les esprits au CHS de Sevrey. 

Les délégués CGT du personnel, Fabrice Carpier et Zumbo Lorenzo, relatent l'épisode avec une certaine émotion tant l'ampleur des événements reste dans les mémoires. Pour une raison inexpliquée, l'individu en question a frappé une patiente qui passait par là. Un personnel soignant s'est interposé le temps de mettre en sécurité la patiente. C'est un déchaînement de violence qui a dès lors lieu dans l'enceinte de l'établissement. 

Plusieurs agents s'interposent mais rien n'y fait. L'homme s'empare d'un pied de parasol et menace à plusieurs reprises les agents du CHS. "Une vraie crise comme en voit une tous les dix ans" insiste Zumbo Lorenzo qui dispose d'un solide historique derrière lui. 

Les gendarmes sont appelés et arrivent sur les lieux très rapidement et bien heureusement. A leur arrivée, le patient surexcité baisse d'un ton et se rend aux forces de l'ordre, qui "ont su parfaitement maîtriser la situation" insiste Fabrice Carpier, saluant au passage "le calme des gendarmes face à une telle situation". Pour autant l'histoire ne s'arrête pas là avec une mise en confinement très compliquée. "Il aura fallu un long, très long moment pour la mise en confinement alors que le patient s'était lacéré jambes et avant-bras. La scène était totalement surréaliste. Les blouses étaient pleines de sang. Essayez de vous imaginer à 12 dans une pièce de 8m2, c'était totalement surréaliste " insiste le représentant du personnel face à la situation. Il aura fallu une bonne semaine pour que le patient resdescende sur terre. Il a été transféré vers une unité de soin spécialisée en région lyonnaise.

Le jour même, la direction a mis en place une cellule afin de réunir l'ensemble des participants de cette folle épopée, histoire de calmer les esprits. 

7 agents ont été en arrêt maladie suite à l'incident. La patiente blessée sous tutelle a porté plainte ainsi que la plupart des soignants victimes. Direction et Direction des Ressources humaines ont également porté plainté contre l'individu.

Un épisode qui soulève des questions... évoquées à plusieurs reprises par la CGT

Dans cet épisode malheureux, il y a sans doute une conséquence utile pour les soignants du CHS de Sevrey. Main dans la main, direction, direction des soins et représentants du personnel ont posé les jalons d'une meilleure organisation en cas de situation de crise. "Il faut partir d'une situation exceptionnelle afin d'élaborer les meilleurs scénarios" précise Zumbo Lorenzo, qui salue le fait que la situation n'ait pas entraîné de blessés graves.  Reste que l'histoire a reposé des questions dans l'organisation du personnel, dont les professions se féminisent de plus en plus, sans oublier le rajeunissement, insistent les délégués syndicaux. "La question est de savoir comment organiser les renforts soignants. Nous n'avons pas d'équipe de sapeurs-pompiers comme au centre hospitalier William Morey. Il y a une grosse réflexion en cours qui est difficile à mener car il faut dépasser la logique du seul nombre de personnel soignant mais il faut que le renfort soit constitué à partir du bénévolat sur la base de 2/3 d'hommes et de 1/3 de femmes, sans que ce renfort ne soit inférieur à 9 personnes sur l'ensemble de la structure. Oui à la mixité bien évidemment mais il nous faut impérativement des gardes-fous tout en faisant attention à ne pas porter atteinte aux plannings de travail" insiste les délégués du personnel CGT. 

Laurent Guillaumé