Mercurey

Le gros coup de gueule de Dominique Juillot contre l'Education Nationale

Le gros coup de gueule de Dominique Juillot contre l'Education Nationale

Il n'était pas question de programme scolaire, de collège ou de Najat Vallaud-Belkacem ce lundi soir à Mercurey en séance de conseil municipal. Pour autant, Dominique Juillot, a tapé du point sur la table, et invité l'Education Nationale à prendre ses responsabilités. Explications d'info-chalon.com.

"C'est terminé ! Nous n'investirons plus pour l'école de Mercurey". L'annonce peut paraître brutale mais lundi soir, le conseil municipal de Mercurey et son maire en premier chef, en avait lourd sur le coeur. A l'origine du mécontentement, l'annonce par l'Education Nationale, d'une nouvelle fermeture de classe. A la rentrée prochaine, le groupe scolaire du village ne disposera plus que de deux maternelles et trois classes primaires. Même si il ne conteste pas l'aspect comptable des choses, "les chiffres sont têtus", Dominique Juillot reproche à l'Education Nationale son "absence de courage et de prise de responsabilité". 

"On a investi 900 000 euros pour l'école du village alors que d'autres ne faisaient strictement rien. On se retrouve au final dans une situation analogue. A l'époque, on avait investi dans une logique territoriale, en pensant bien que les choses ne pouvaient rester à l'identique chez nos voisins. Au final, 15 ans après, à certains on distribue des médailles, à d'autres on ferme des classes". 

Même si chacun aura compris que l'école de Saint Martin sous Montaigu, avec une classe unique à 4-5 niveaux était au centre de la dialectique du soir, Dominique Juillot a évoqué également la pérennité du RPI de la Vallée des Vaux, "qui a eu en son temps tout son intérêt".  Deux entités qui selon lui  sont à contre-courant des choix rationnels à faire. Pour autant, le maire de Mercurey a dit comprendre la volonté des maires des petites communes à défendre leur école de village mais demande à ce que le Ministère prenne ses responsabilités. 

"Il est normal que les maires défendent leurs écoles... ce n'est pas le sujet"

Prenant bien soin de ne pas heurter ses collègues maires, Dominique Juillot a appelé la prise de responsabilité à un étage supérieure, "on ne peut pas laisser les élus entre eux pour s'arbitrer. Je déplire le manque de courage de l'Education Nationale dans cette affaire. Il nous met dans une situation intenable, nous obligeant à fermer des classes. On se retrouve aujourd'hui dans la même situation que ceux qui n'ont jamais fait de travaux. On paye des ATSEM, on crée un réseau de "nounous"... L'Education Nationale n'est ni raisonnable, ni courageuse, ni sérieuse". 

"Nous n'investirons plus pour nos écoles". 

Dominique Juillot et le conseil municipal ont dépassé le stade de la menace. Le choix ce lundi soir a été clairement exprimé. "Je l'ai dit à l'Inspecteur de l'Education Nationale, nous n'investirons plus pour nos écoles. On restera avec nos écoliers avec le repli identitaire de Mercurey. Je ne mettrai plus d'argent et il n'y aura plus d'efforts. On est dans un déni d'efficacité de l'Education Nationale". 

Qu'est ce qu'on fait maintenant  ? 

La question a été soulevée par Didier Gonnot, conseiller municipal d'opposition. "Rien, je n'ai pas la culture de la manifestation. J'agis, je dis, je pousse un coup de gueule. Il y a quelques années nous avions une vision prospective, on fait l'investissement dans un souci territorial. Aujourd'hui, on voit comment on est remercié d'avoir investi". 

La question des éléves "étrangers à la commune"

Historiquement la commune de Mercurey a toujours disposé d'un vivier de 30 à 40 % d'élèves issus des communes avoisinantes, Aluze, Charrecey, Saint Martin sous Montaigu, la vallée des Vaux... "Un élève coûte 1000 euros par an. Quand on voit qu'on peine à récupérer 150 euros de la part des communes voisines, la question est posée. Quelle est l'attitude à adopter ? Nous n'accueillerons peut être plus les enfants des autres communes.... Le sujet est posé. Lorsque l'Education Nationale viendra nous solliciter à un moment ou un autre, la réponse sera claire". 

Laurent Guillaumé