Chalon dans la rue
Sortie de chantier ce jeudi 28 janvier à 19h30 à l'Abattoir de Chalon-sur-Saône, pour la Cie Dyptik et son énigmatique hip-hop
Publié le 28 Janvier 2016 à 14h06
Après avoir éberlué les festivaliers du off de Chalon dans la rue l’été dernier, la Compagnie stéphanoise Dyptik touchera les dividendes artistiques lors de la 30ème édition programmée du mercredi 20 au dimanche 24 juillet 2016. En effet, c’est dans le in qu’elle prendra cette fois ses aises. Cette ultime semaine de janvier la Cie se trouve en résidence à l’Abattoir, et ce jeudi 28 janvier à 19h30 une sortie de chantier (accès libre) à l’Atelier de Fabrique aura lieu, d’une durée de 15-20 minutes. Tous publics.
« D-construction » pour bousculer des idées reçues
Fondée officiellement en 2013 à Saint-Etienne, Dyptik est en fait l’émanation d’un collectif de danseurs qui oeuvrait depuis 1998. Puis entre 2005 et 2013 certains de sont membres sont partis sous d’autres cieux, à partir de là Dyptik devait avoir voix au chapitre, ce sous l’impulsion du chorégraphe Mehdi Meghari, et de Souhail Marchiche (directeur artistique, occasionnellement chorégraphe). Arc-boutée sur un noyau de six danseurs, en fonction des circonstances des coreligionnaires viennent se greffer sur l’existant, pour gonfler l’effectif jusqu’à une quinzaine. Le quatrième spectacle de la Cie s’intitule « D-construction », un nom provisoire. A Chalon ce jeudi 28 janvier il s’agira de faire partager la première étape de l’édification. «On est sur du fond encore, à se demander comment public et danseurs ressentent les choses, et ensuite le mouvement arrivera», analyse Mehdi.
La rue est le terreau idéal
Le hip-hop ainsi qu’une structure métallique constituent les deux moyens d’expression inféodés à la cause développée : la rébellion. «L’idée, c’est de parler du mouvement en lui-même de la révolte. D’où vient-elle, quelles sont les incidences ? Comment le danseur va-t-il amener son corps à se révolter en le poussant jusqu’à ses limites ? De quelle manière le mouvement fédérera-t-il les gens autour de lui, qu’est-ce que cela donnera dans le groupe, quelle peut en être l’utilité ? Il y a un ascenseur émotionnel permanent entre l’euphorie et le doute, le doute et l’euphorie, etc. En outre, la particularité veut qu’il existe un rapport à l’espace, entre la barrière physique de la structure et le mental », explique Mehdi. Si la Cie tourne beaucoup dans les salles, la voie publique s’est imposée d’elle-même. « Pourquoi la rue ? Parce que les révoltes naissent dans la rue. Elle On avait envie de créer ça dans la rue, car les codes sont complètement différents. Le hip-hop est à la base une danse de révolte, tout colle à la thématique. »
Une bonne demi-heure en milieu extérieur
Ne vous méprenez pas, rien ne tombera cependant tout rôti dans le bec. « C’est davantage un questionnement qu’un message transmis. D’où la révolte part-elle ? Qu’implique-t-elle ? A quoi aboutit-elle ? », ajoute Mehdi. A terme le spectacle adapté à la rue durera de trente à quarante minutes (la première se déroulera à Annemasse fin mai). Plus tard, la pièce sera écrite pour la salle, avec un temps accordé d’une heure.
Des invitations grâce à Chalon dans la rue
L’expérience chalonnaise du mois de juillet 2015 n’a pas de prix, tant elle a permis de valider un état de fait par la reconnaissance. « Le off est un souvenir phénoménal. Il nous a marqués positivement, et ça a été un petit buzz pour nous. Grâce au festival nous irons, entre autres, en Irlande et aux Pays-Bas au mois de juillet. On ne s’attendait vraiment pas à ça ! », jubile le chorégraphe. Lequel formule un vœu, c’est toujours l’époque : »J’aimerais revenir une semaine en mai à Chalon pour travailler dehors »…
Michel Poiriault
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