Chalon dans la rue

Pour François, propriétaire du Camping du Pont de Bourgogne à Chalon, « on doit tout faire pour que le festival des arts de la rue de Chalon persiste »

Pour François, propriétaire du Camping du Pont de Bourgogne à Chalon, « on doit tout faire pour que le festival des arts de la rue de Chalon persiste »

Le festival de Chalon dans la rue, c’est bien évidemment des spectacles. Mais ce n’est pas que cela pour les Chalonnais du cru. Illustration avec François, le propriétaire du camping du Pont de Bourgogne, à Chalon.

La première fois que votre serviteur d’Info-Chalon.com est passé rendre une petite visite au camping du Pont de Bourgogne de Chalon, c’était ce que l’on appelle une « rush hour » : une heure de bousculade, de pointe. Les campeurs fraichement débarqués pour Chalon dans la rue faisaient la queue pour savoir où était leur emplacement. Le local de la réception était une étuve. Le téléphone sonnait dans tous les sens. « Pour Chalon dans la rue ? Désolé, c’est complet », répondait François, le proprio.

Observant tout cela, votre serviteur a vite compris que ce n’était pas le moment de chercher à taper la discute avec François. Alors il est repassé plus tard, quand le soleil commençait à disparaître, entre chien et loup. Et il a bien fait. Un peu moins pressurisé, plus détendu, François était dans de bonnes conditions. Il était même content de pouvoir parler de ce Festival des arts de la rue auquel il tient tant, et pas seulement pour des intérêts économiques évidents – chaque année, pendant le Festival, son  camping fait le plein.

Car François tient beaucoup à Chalon dans la rue. Depuis qu’il a repris le camping du Pont de Bourgogne, il y a douze ans, il « kiffe » cette période. Sa « grosse frustration », confie-t-il, c’est même « de ne plus pouvoir aller aux spectacles tellement il a du boulot par-dessus la tête à ce moment-là ». De Chalon dans la rue, François aime tout : l’ambiance, les artistes et, surtout, les gens qui viennent dans son camping pour le festival. « C’est une clientèle assez cool, relax, que j’aime beaucoup. Qui n’a rien à voir avec la minorité qui malheureusement donne parfois une mauvaise image du festival. La seule dont on parle hélas. Et puis il y a ceux qui, ayant découvert Chalon dans la rue, reviennent chaque année », et que cela lui fait « plaisir de revoir»

A l’écouter, c’est même grâce à cette clientèle qu’il vit par procuration le festival. Un festival pour lequel « on doit tout faire pour qu’il persiste. » En effet, « s’il n’existait plus, ce serait dramatique. On ne mesure pas assez son rayonnement alentours » Il y a bien quelques inconvénients, par exemple la difficulté de se garer à Chalon à cette période, mais « franchement », pour François, par rapport à ce qu’apporte le festival, ce n’est quand même pas grand-chose. François se dit même « surpris d’entendre certains jeunes Chalonnais râler après le manque de places de parking alors qu’ils ont l’occasion de vivre quelque chose de formidable, à portée de main. » C’est dire s’il est vain de tenter de lui faire dire du mal de Chalon dans la rue. Et d’autant plus vain que, après avoir connu l’un des plus mauvais début de saison de toute sa carrière – François a longtemps tenu le camping de Tournus, celui de Crèches-sur-Saône et, avec un associé, celui de Gigny-sur-Saône –, heureusement atténué par l’Euro 2016, Chalon dans la rue est un peu, pour lui, une bouffée d’oxygène. Et ceci même s’il sait parfaitement que les prochains jours, surtout le mercredi 20 juillet, seront harassants.

Bref, Chalon dans la rue, François est définitivement pour.

S.P.A.B.