Opinion de droite

ANGIOPLASTIE A CHALON SUR SAONE - "Il y a urgence, le gouvernement doit agir maintenant !" pour Charles Landre

Le chef de file de l'opposition au Creusot monte au créneau considérant que "ce sont tous les patients de Saône-et-Loire, qui paieront le prix d’une politique de santé hypocrite qui ne dit qu’une chose : en France il y a deux catégories d’habitants, ceux qui méritent d’avoir des soins de qualité et les autres, trop loin des grandes métropoles ou pas assez mobiles".

Dimanche, les cardiologues du centre hospitalier de Chalon sur Saône ont annoncé avoir demandé à la direction de l'hôpital de fermer le service de cardiologie le 8 janvier 2018, considérant que la situation vis-à-vis de l’angioplastie et la coronarographie est bloquée. 

 

Si nous en sommes là, alors que le besoin pour les 350 000 habitants du nord de la Saône et Loire est reconnu c’est parce que l’État ne prend pas ses responsabilités. 

 

Cessons de rejouer à l’infini l’affrontement entre établissements et entre territoires lorsqu’il s’agit de santé. Ne menons pas cette politique uniquement comptable qui consiste à dire qu’un établissement ou qu’un service rayonnera sur une population donnée sans tenir compte des spécificités territoriales et de la mobilité des habitants. Cessons de prendre la carte pour le territoire. 

 

Ce qui compte pour les patients, les habitants de la région Chalonnaise, de Bresse, du Couchois, de l’Autunois, du Creusot, du bassin minier, du Morvan de la vallée de l’Arroux, c’est que la prise en charge en matière de cardiologie soit efficace.

 

Or en matière de pathologie cardio-vasculaires le temps de prise en charge est fondamental. En refusant l’angioplastie et la coronarographie à Chalon-sur-Saône, en allongeant les distances et donc les délais de prise en charge ce sont les habitants du Nord de la Saône-et-Loire que la passivité coupable de l’État abandonne. 

 

Concrètement, soit le service est fermé le 8 janvier soit la direction de l’hôpital de Chalon-sur-Saône procède à la réquisition des cardiologues. Mais le Président de la Commission Médicale de l’Établissement, a aussi prévenu que, dans cette situation, les interventions à Autun, Mardor, Luzy et les autres territoires seraient forcément limitées. 

 

Il y a urgence !

 

Nous avons déjà connu ces situations de blocage et de passivité, par exemple au moment où l’Hôtel-Dieu du Creusot, à force de jouer un établissement contre un autre, allait vers la liquidation. Ces décisions ont toujours été prises dans le mépris des soignants et ce sont toujours les patients qui en ont payé le prix. Ayons conscience de cela. Écoutons les soignants et les besoins sanitaires tels qu’ils ont été reconnus.

 

Alors que la Croix Rouge a choisi de se rapprocher de Châlon-sur-Saône précisément pour la cardiologie, c’est aussi toute la logique du dossier « Mardor » qui est remise en cause. Et qu’en est-il d’ailleurs de l’indispensable préalable à cette implantation que devait constituer le maintien de lits de rééducation sur le site de Mardor et à Autun ? 

 

Cette situation met en lumière de façon dramatique la nécessité d’une politique de santé qui soit enfin coordonnée, non pas établissement contre établissement mais tous, Chalon, Le Creusot, Autun, Montceau-les-Mines ensemble, non pas en fonction des besoins de l’Hôpital de Dijon mais de la réalité de l’offre de soin sur le territoire du nord de la Saône-et-Loire.

 

Le silence du député de la 3ème circonscription Remy Rebeyrotte, membre de la majorité gouvernementale, sur ce dossier est assourdissant. Il ne suffit pas d’écrire au ministère de la santé ou de déposer des questions écrites dont on sait que les réponses mettent plusieurs mois à arriver. Non, il faut agir et c’est au gouvernement et à sa majorité de le faire.

 

Parce qu’en la matière, le 8 janvier, ce sont tous les patients de Saône-et-Loire, qui paieront le prix d’une politique de santé hypocrite qui ne dit qu’une chose : en France il y a deux catégories d’habitants, ceux qui méritent d’avoir des soins de qualité et les autres, trop loin des grandes métropoles ou pas assez mobiles.

 

Nous devons tous nous mobiliser. Avec la conviction que les français doivent tous bénéficier d’un accès au soin adapté au territoire où ils habitent. C’est une question éthique, politique et sociale.

 

Charles Landre