Opinion de gauche

La députée de Saône et Loire, Cécile Untermaier, interpelle Agnès Buzyn sur la situation des services d'urgence dans les hôpitaux

La députée de Saône et Loire, Cécile Untermaier, interpelle Agnès Buzyn sur la situation des services d'urgence dans les hôpitaux

Madame la Ministre de la Santé,

 

Alors que la réforme de l’hôpital qui s’impose est repoussée, les services d’urgence craquent, les hôpitaux manquent de moyens et le personnel nous met en garde en disant que la sécurité des patients ne sera plus forcément assurée cet été. De nombreux médias relaient cette situation de crise. Dans le meilleur des cas, les patients déplorent devoir rester des heures dans un couloir dans une situation de souffrance pour une simple radio. Je tiens les témoignages à votre disposition.

 

L’ensemble des personnels médicaux que je salue, travaillant à l’hôpital, les médecins de ville, la population d’une manière générale, nous disent partout leur inquiétude. Chacun fait la grave expérience de cette dégradation du service public de la santé, dégradation continue qui connait cette année un effet de seuil. La canicule que nous connaissons avec les risques qu’elle comporte en matière de santé noircit le tableau.

 

Des urgences sont fermées dans des hôpitaux, dans la Drôme par exemple, à Saint-Vallier, fermées la nuit pendant tout l’été, mais désormais fermées aussi le jour au mois d’août pour trois semaines, dans un département qui connait un afflux de touristes. Des services d’urgence sont transformés en centres de soins non programmés, où les soins urgents non vitaux doivent être assurés par des médecins pas forcément urgentistes… si vous en trouvez.

 

En réalité, les hôpitaux sont confrontés aux tensions de démographie médicale et les réorganisations que diligentent les agences régionales de santé pendant l’été, ont trouvé leurs limites. Le rapport parlementaire qui vous a été remis dernièrement préconise finalement que les médecins de ville travaillent plus pour désengorger les urgences alors que c’est précisément le manque de médecins de ville et leur saturation de travail qui conduisent les patients à se diriger vers les urgences... Et, à ce propos, il est très dommageable que notre proposition de loi tendant à encourager une répartition équitable des médecins sur le territoire, et  qui répondait d’ailleurs aux préconisations de la Cour des comptes n’ait pas été votée par votre majorité.

 

Au regard de cette situation des urgences, que pouvez-vous nous dire de leur dysfonctionnement, des fermetures ponctuelles constatées que l’on redoute définitives à terme et de la conséquence pesant sur les populations les plus fragiles d’un accès aux soins urgents qui n’est plus offert dans la proximité ?