Opinion
Prendre en main notre santé.
Publié le 23 Août 2018 à 17h09
Comme beaucoup d’entre vous, la curiosité m’a poussée à me rendre à une conférence du Pr Joyeux — c’était à Besançon — où j’ai écouté attentivement ses propos. Puis j’ai lu quelques-unes de ses lettres sur Internet (1). La deuxième fois, je n’ai pas hésité à sortir de ma Bourgogne – Franche-Comté, car les thèmes abordés me touchaient particulièrement : Alzheimer, Parkinson, le cancer, trilogie tristement regroupée sous le nom de « maladies de civilisation ».
Cette fois-là, j’avais des questions précises, qui attendaient des réponses concrètes. Et j’étais loin d’être la seule : je n’ai jamais entendu autant d’interventions à la fin d’une conférence. Mais surtout — et c’est sans doute ce qui m’a le plus marquée en cet homme : son extrême attention aux questions du public et sa faculté de répondre si précisément au cas par cas.
Si je vous disais maintenant que l’homme m’a convaincue, par son honnêteté intellectuelle, de son engagement à éclairer les gens sur leur santé, je passerais sans doute aux yeux de ses détracteurs pour une « victime » de plus de sa « propagande ».
Sauf que. La curiosité pousse à s’informer de façon plus large, plus distanciée. Ce que j’ai fait, en lisant jusqu’aux mots injurieux ou faussement condescendants de la « médecine télévisuelle ». Eh bien mon jugement n’a pas faibli, il s’est même renforcé d’une certaine admiration. Car il en faut, du courage, pour oser remettre en question certains choix médicaux de nos institutions.
Mais revenons aux conférences du Pr Joyeux : j’aimerais être sûre que ses détracteurs y soient allés, ne serait-ce qu’une fois.
À l’issue de chacune de ses conférences, je suis sortie en me faisant cette réflexion. « Eh bien me voilà avertie sur une évidence oubliée : le fonctionnement de mon organisme est d’une telle intelligence que je lui dois bien ça : lui donner, par une alimentation réfléchie, ce dont il a besoin et ne pas l’affaiblir par ce qui le pollue. » Reprendre confiance dans le travail de mon corps a été la première étape, essentielle, vers la prise de conscience de mon rôle déterminant pour garantir ma santé.
« Être acteur de sa santé », « prendre sa santé en main » sont autant d’expressions que j’ai lues ici et là, mais jamais ces idées n’avaient pris corps auparavant. Le discours du Pr Joyeux les a véritablement incarnées.
Une foule de questions se bouscule alors. Pourquoi mon médecin traitant ne m’a jamais avertie que j’avais un rôle à tenir dans ma santé ? Pourquoi ai-je toujours eu le sentiment qu’il était seul concerné par les maux de mon corps ? Que je n’entrais pas en ligne de compte ? Oh bien sûr, pas pour discuter le diagnostic : je n’entends rien à la médecine et fais confiance aux praticiens. Mais bon sang ! — ce n’est pas un jeu de mots, l’expression m’a échappé — me donner la parole par le biais d’un questionnaire me semble pour le moins nécessaire : ce que je mange, ce que je respire, ce que je fais comme exercice physique… Le quotidien de mon corps, quoi ! Mais non, la médecine que je côtoie m’invite à me taire et laisser faire les spécialistes. À laisser l’entière responsabilité de ma santé au corps médical. Alors, les slogans des campagnes de santé publique, laissez-moi rire ! Tout le système de santé met l’individu que nous sommes en marge de sa santé.
Oui, je considère que l’engagement d’un professeur tel que M. Joyeux est un soutien extrêmement précieux pour la santé publique. Que nous apportent ses conférences ? La réponse est immédiate : la confiance en nous ! En bon « soignant » (j’aime ce mot), il choisit de nous expliquer ce qu’il faut faire avant de franchir le seuil du cabinet médical. Oui, nous sommes capables de prendre soin de notre corps au quotidien. Alors nous mesurons la nécessité de connaître certaines clés : celles de l’alimentation et des besoins vitaux de notre organisme. Toutes ces précieuses données, le professeur Joyeux les délivre avec précision, clarté et… humour ! L’humour, ce puissant aiguillon de l’écoute active du public : on rit de bon cœur, on se sent interpellé, jamais écrasé par l’angoisse. Le discours « alarmiste » du Pr Joyeux ? Ah ! je ris de plus belle ! Joyeux libère nos oreilles et notre esprit critique.
Il déploie la complexité des phénomènes physiologiques avec passion et… j’allais dire modestie. Oui. La modestie du spécialiste qui ne s’enferme pas dans la terminologie du corps médical (comme le faisaient les médecins du théâtre de Molière), mais qui ose le rendre accessible. Le spécialiste qui ne retient pas son patient dans un statut d’étranger face à son corps, mais qui le considère comme le véritable garant de sa santé. Tout se passe comme si nous reprenions les rênes de notre santé. La responsabilité d’en prendre soin nous incombe avant quiconque.
L’école m’a enseigné l’esprit critique. Quand je vais voir un film, je choisis de lire les critiques après, et seulement après. Sans quoi je subis une influence. Je m’informe, mais je suis maître de mes actes. En lisant le rapport1 sur la vaccination, daté de novembre 2016, je découvre toute la complexité de la couverture vaccinale. Pour qui doit-on se vacciner ? Pour soi bien sûr, mais également pour la communauté. C’est en gros ce qu’on appelle la santé publique. Une sorte d’esprit d’équipe, qui doit commander nos choix face à la vaccination. Eh bien ! le Pr Joyeux est précisément la seule voix de la médecine à m’avoir ouvert les yeux sur cette responsabilité.
L’honnêteté intellectuelle, tout est là. Je déplore ces plumes peu informées sur les véritables propos du Pr Joyeux, qui distillent leur venin, brouillent les messages, crient à la « propagande anti vaccin ». De manière générale, les mots blessants ou méprisants sont autant d’indices sur la malhonnêteté des opinions. Pour ma part, je me fie aux arguments et contre-arguments, et me méfie des attaques sur les personnes. Le fameux dicton « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » est bien à-propos, c’est presque un clin d’œil dans ce contexte.
Sincèrement, je veux qu’on me donne les moyens de m’informer. Je refuse qu’on pense pour moi : ni par l’obligation vaccinale décrétée, ni par la diabolisation des voix qui s’élèvent contre les diktats.
Responsabiliser le patient, sans jamais le culpabiliser. Voilà la belle réussite de ces conférences. M. Joyeux m’a inculqué le respect de mon organisme !
Alors que vous résidiez en Rhône Alpes, Hauts de France, Grand Est, Auvergne, Centre-Val de Loire ou ailleurs, que vous soyez sceptiques ou convaincus, une chose est sûre : allez chercher l’information à la source et reprenez en main les rênes de votre santé.
NG
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