Côte chalonnnaise

L’Eglise d’Autun a la rencontre des vignerons du département

L’Eglise d’Autun a la rencontre des vignerons du département

Dernier volet de la visite pastorale de l’évêque du diocèse d’Autun auprès de agriculteurs du département, Mgr Benoit Rivière a rencontré le monde agricole de la vigne et du vin.

Après la visite de la cave coopérative de Buxy, Mgr Benoit Rivière, évêque du diocèse d’Autun, couvrant tout le territoire du département de Saône et Loire, a tenu à rencontrer les vignerons du département, afin de voir leur approche sur des thèmes tels que l’écologie, l’environnement, la solidarité et les ressources humaines. Rencontre qui s’est tenue au sein de la maison diocésaine de Saint Désert.

Vastes sujets certes sur lesquels les vignerons chrétiens ont travaillé durant la matinée dans des ateliers et ont restitué leurs réflexions de façon collective au cours de l’après-midi.
Une restitution collective qui s’est voulue riche et très instructive sur la volonté de ce secteur de l’agriculture d’être au plus près de cette terre qui leur a été donné de cultiver. On sait combien l’Eglise à cette volonté d’être respectueuse de la création divine, comme l’a défini le Pape François dans son Encyclique sur l’écologie « Laudato Si » donnant des axes de sauvegarde de la maison commune qu’est la Terre.

Etre vignerons en 2020

« Le vin, fruit de la vigne et du travail des hommes » est pour le vigneron chrétien une ligne de conduite humaine et réfléchie. Le travail de la vigne est un travail essentiellement humain, nécessitant une relation humaine de par l’emploi de salariés ou de saisonniers. Une relation qui doit avoir une qualité sociale dans le respect du rôle de chacun. D’ou cette solidarité qui peut en découler entre les vignerons eux-mêmes, leurs salariés, mais aussi en évitant d’être uniquement dans son pré carré et en allant au devant de la vie collective que peut être un village, par exemple. D’ou cette réflexion générale : «  Quand on est vigneron et chrétien, il faut vivre la solidarité et l’assumer, parfois en étant à contre-courant de la société culturelle, individualiste du moment, afin de créer des liens. »
Ce dont Mgr Benoit Rivière a souligné : «  Etre un vigneron chrétien c’est s’appuyer sur le respect des autres et prendre du temps pour réfléchir, de fidéliser les salariés et leur apporter une progression sociale s’ils le souhaitent dans le respect et la confiance qui a toute son importance aujourd’hui. La solidarité existe, il suffit de prendre le temps. Prenons ce temps d’entretenir une relation importante avec la ruralité. Les gens aiment le travail de la terre et de la vigne. La Foi chrétienne permet de ne pas rester en retrait et d’aller vers la Paix sociale. Etre au service du fruit du travail de la terre est une grande symbolique biblique. »

Ecologie et environnement

La aussi les vignerons on su apporter une réflexion et un sens à leur travail qui souvent est, comme dans tout les domaines de l’agriculture, mis à l’index pour des comportements que le grand public ne comprend que par une médiatisation orientée.
« Le travail de la vigne ne peut pas s’adapter aussi rapidement que certains peuvent le penser ce qui donne une incompréhension », une réflexion qui est ressortie de cet atelier sur l’écologie et l’environnement. S’agissant d’une mono culture pour bon nombre de présents, lesquels sont parfaitement conscients de la nécessité d’une viticulture propre, au service de la Terre et qui tiennent à la préserver « Il y a trop de classements « tiroirs » et c’est regrettable d’être dans des cases selon des modes de culture » ont-ils tenu a indiqué
On sent une certaine fierté de voir le travail effectué et souvent ceci est oublié de la vox populi. Le vigneron travaille à son rythme, au rythme de la terre avec une forte implication dans sa relation avec les autres et avec Dieu. « On est invité sur la terre. On nous a confié cette terre et nous devons continuer à la protéger pour la transmettre. On est tous d’accord pour un meilleur regard de la nature. »

Respecter la Création

Pour Monseigneur Benoit Rivière le sens donné à cette vie d’exploitants de la Terre : « N’est pas un rapport d’irrespect avec la terre. Il faut respectez la Parole créatrice. Ne tombons pas dans la sacralisation de la Terre. Vous êtes un acte d’Espérance. C’est un devoir de conserver cette relation avec la Terre. Une vie qui implique chacun de nous, une parole de chrétien qui apporte à chacun un paix intérieure; des rythmes qui font que nous ne sommes pas tout puissant. Dieu est une vraie force de la vie et la Croix donne la victoire. »

Des paroles pastorales qui entrent dans l’esprit enseigné par le Pape François, lequel lance un défi urgent de sauvegarder la maison commune qu’est la terre en incluant la préoccupation d’unir toute la famille humaine dans la recherche d’un développement durable et intégral, car les choses peuvent changer.

JC Reynaud