Givry

Des vendanges 2020 vraiment atypiques

Des vendanges 2020 vraiment atypiques

Les vendanges, qui ont débuté ce lundi à Givry, sont vraiment très particulières cette année. Elles conjuguent en effet pour la première fois quatre phénomènes : précocité, canicule, mesures sanitaires et rendements très inférieurs à la moyenne

 

Il faut remonter à 2003 pour retrouver une date de début des vendanges proche du 15 août. Si cette précocité, qui est surtout due à un printemps chaud et sec, a obligé les viticulteurs à adapter leur planning, elle présente toutefois l'avantage de pouvoir compter sur de nombreux étudiants, encore en vacances.

 

À cette précocité, s'ajoute la canicule, qui a conduit les domaines à privilégier le travail à la fraîche, soit plutôt le matin. Ceci étant, le thermomètre affichait quand même 32° ce matin à 9 heures dans le vignoble givrotin ...

 

Et ce n'est pas fini, car il faut en plus mettre en place des mesures sanitaires, pour protéger les travailleurs et organiser leur travail. Si l'adaptation est assez facile en milieu extérieur, du fait des distances suffisantes entre chaque rang de vigne, l'organisation des casse-croûtes et des repas collectifs est plus compliquée.

C'est ainsi qu'à Givry, le Domaine Erker a dû annuler les repas collectifs. Et même la pause se fait selon un protocole établi : chaque vendangeur possède son verre jetable, des parts individuelles sont préparées en amont et une seule personne manipule les bouteilles.

 

Malgré ces contraintes, la bonne humeur reste de rigueur au Domaine Erker, qui a démarré les vendanges ce matin, avec une grosse vingtaine de vendangeurs. Habitués comme nouveaux vont se côtoyer pendant une bonne semaine, pour vendanger les 6,5 hectares qu'exploite ce domaine familial sur Givry.

 

Dernière particularité de ce millésime 2020, c'est le faible volume des récoltes, due aux fortes chaleurs que nous avons connues cet été et qui ont « grillé le raisin ».

D'après Baptiste Lumpp, Président de l'Organisme de défense et de gestion givrotin, « les rendements en rouge sont, selon les parcelles, de 30 à 50% inférieurs de la normale. Sur les blancs, c'est encore trop tôt pour se prononcer, et les viticulteurs comptent beaucoup sur les pluies, annoncées dans la nuit de vendredi, pour limiter la casse. »

 Cette baisse de la récolte 2020, ne manque donc pas d'inquiéter les viticulteurs, qui avaient déjà connu une baisse sensible des rendements en 2019.

Et selon Baptiste Lumpp, « la répétition de ces baisses de récolte pourrait finir par mettre en risque la rentabilité du secteur ». Il tient quand même à finir par une note d'optimisme, liée à la « qualité du millésime 2020, qui s'annonce excellent et avec une bonne acidité »