Sud de l'agglomération

Le nouveau maire de Saint-Loup-de-Varennes, Gérard RIGAUD, se lance à 71 ans dans l’arène de la politique locale

Le nouveau maire de Saint-Loup-de-Varennes, Gérard RIGAUD, se lance à 71 ans dans l’arène de la politique locale

Commune essentiellement rurale située le long de la N6, à 7 km de Chalon, Saint-Loup-de-Varennes voit son nom étroitement lié à celui qui y vécut et y mourut : Nicéphore Niépce. Gérard Rigaud, natif de la commune, répond aux questions d’Info-Chalon sur son nouveau mandat.

C’est votre premier mandat : qu’est-ce qui vous a poussé à vous présenter ?

On est venu me chercher pour figurer sur une liste concurrente à celle du maire sortant qui se représentait. 10 jours après, la liste était complète et on m’a demandé si je voulais bien assumer la fonction de maire. Je n’imaginais pas me présenter, mais je suis né à Saint-Loup-de-Varennes, à la retraite depuis 13 ans. Et c’est vrai que je connais bien le village : président du club des Anciens, adhérant de l’association de la pétanque et de celle du Patrimoine. Je crois que c’est mon engagement associatif qui a pesé dans le choix. Je connais bien les gens du village, je suis habitué à la discussion et à l’écoute des gens. Le maire sortant, qui était aussi vice-président à l’assainissement de Chalon n’était sans doute pas assez disponible pour les Saint-Lupéens. Il y a peut-être eu envie d’un renouveau.

Quelle est votre idée sur le rôle de maire ?

Je dois bien dire qu’au départ, je ne savais pas ce que c’était. Mais avec le cœur, on fait tout ce qu’on peut.

Présentez-nous le conseil municipal

Il compte 12 membres (6 femmes et 6 hommes), dont 3 adjoints pour m’aider : Françoise Gaudillière, Christian Theveniaud et Sylvie Nonin. C’est une équipe soudée, on n’a pas eu de mal à la constituer. Les âges vont de 32 à 71 ans : je suis le plus âgé de l’équipe ! Sur les 12 membres, nous sommes 4 à être à la retraite. La commune compte 1 189 habitants, on les appelle les Saint-Lupéens.

Quels sont les atouts de Saint-Loup-de-Varennes ?
L’atout majeur, c’est Nicéphore Niépce, l’inventeur de la photographie. Il est né rue de l’Oratoire à Chalon, mais c’est dans notre village qu’il a vécu et qu’il est mort. Il repose avec son épouse dans le cimetière qui entoure l’église. Sa maison, qu’on appelle « le domaine du Gras », le long de la Nationale 6, abrite le Musée Maison Nicéphore Niépce, dirigé par M. Mahé. Et c’est là qu’il a fait la première photographie de l’histoire.

Et puis il y a aussi le travail des 16 associations de Saint-Loup-de-Varennes qui est important. Le Foyer rural, en particulier, fait beaucoup de choses : l’arbre de Noël, la fête de la Pentecôte, le repas des anciens, les brocantes… L’association du Patrimoine aussi, pour rénover ou mettre en valeur le lavoir, les croix, le four à pain.
Nous avons une école avec un pôle périscolaire : garderie, cantine et bus scolaire.

Quelles actions prioritaires engagez-vous ?

Nous voulons développer les animations autour de Niépce. En raison de la Covid-19, le Musée Maison Nicéphore Niépce ne rouvrira ses portes qu’en 2021. Alors nous avons arrêté la date du 7 mars 2021 pour préparer une animation autour de la photographie à l’époque de Niépce. Nous avons sollicité un jeune photographe chalonnais, Enzo LUCIA, qui fait des photographies avec le même procédé que Niépce.

Nous avons créé un Marché des producteurs et d’artisans, chaque 2e samedi du mois dès 8 h sur le terrain de pétanque, vers la place Julien Chambion. On recherche des producteurs de viande, mais il y a déjà des repas à emporter, miel, fromages, pain, vins, champignons huile d’olive…

Nous proposons également la construction d’une halle sur la place Julien Chambon, une sorte de préau qui abritera les animations ; le projet est mis dans le budget.

Pour la préservation de l’environnement, nous faisons des plantations, balisons des chemins pédestres et, avec Varennes-le-Grand, nous allons baliser une voie cyclable entre les deux communes.

Il y a un dossier assez compliqué que nous devons gérer avec la SEM Val de Bourgogne, c’est celui de la ZAC (zone à construire) du Pré St Loup. L’idée était d’aménager cette zone pour que de nouveaux habitants viennent acheter un terrain pour construire. À l’époque, ce projet ne faisait pas l’unanimité : les lotissements de cette taille, à la campagne, ce n’est pas raisonnable. Elle a été commencée il y a quelques années, l’objectif visait 80 maisons. Puis il a été revu à la baisse. Mais aujourd’hui, il n’y a que 18 maisons construites. Ce n’est pas rentable.

Un autre dossier difficile auquel on s’attelle avec le soutien du Grand Chalon, c’est l’occupation illégale de la zone artisanale par des gens du voyage. Le problème est que cette zone n’attire pas les artisans tant qu’elle est squattée. Mais le Grand Chalon prend le dossier en mains.

Question d’actualité : quelques mots sur l’augmentation sensible des agressions des maires en France ?

Il m’est arrivé d’être agressé verbalement, avec menaces et insultes. J’ai dû déposer une main courante à la gendarmerie. Ce n’est pas un sujet tabou, ça a sans doute toujours existé. Ce sont les agressions physiques qui sont un phénomène récent.

Propos recueillis par Nathalie DUNAND
[email protected]

Musée Maison Nicéphore Niépce, avec l’histoire de l’invention de la photographie, la famille de Niépce à Saint-Loup-de-Varennes et la reconstitution de la maison familiale : https://photo-museum.org/fr/visiter-le-musee/#