Chalon sur Saône

Budget primitif 2022
 - Des dotations de l’Etat en baisse, des dépenses énergétiques qui explosent, la Ville obligée de faire des économies

Budget primitif 2022
 - Des dotations de l’Etat en baisse, des dépenses énergétiques qui explosent, la Ville obligée de faire des économies

Le budget primitif 2022 de la Ville de Chalon sera soumis au vote du Conseil municipal lors de la prochaine séance programmée ce jeudi 14 avril. Soit un jour seulement avant la date butoir, stipulée par la loi sur la décentralisation du 2 mars 1982. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de le présenter ?

Gilles Platret, qui était accompagné par Frédéric Iacovella, directeur général des services, s’en est expliqué au cours d’une conférence de presse organisée dans le salon des maires.

Un effet ciseau redoutable
 « Cette année nous sommes face à un effet ciseau assez redoutable » a confié en préambule Gilles Platret. La première lame étant une diminution des recettes, et notamment des dotations de l’Etat, et la seconde une explosion des dépenses énergétiques. Les dotations de l’Etat, qui, aux dires de l’élu, ne sont pas « un cadeau », continuent à baisser. Le manque à gagner étant de quelque 20 millions d’euros par mandat. Ce qui signifie qu’à la fin de son deuxième mandat en 2026 il sera d’environ 40 millions d’euros, soit la moitié de la dette actuelle de la Ville de Chalon. « J’ai peur qu’à l’avenir l’Etat donne encore moins aux collectivités territoriales » a-t-il ajouté. 
Le plus préoccupant est le budget énergies, qui passe de 2,8 millions d’euros en 2021 à 3,8 millions d’euros en 2022, soit une hausse de plus de 35 %. Les dépenses d’énergie ont été budgétisées avec les fournisseurs avec des prix fixes du gaz et de l’électricité pour 2022, mais qu’en sera-t-il en 2023, surtout si le conflit ukrainien persiste.

A l’heure des économies... 
Un million d’euros supplémentaires à débourser, cela n’était pas forcément prévu. Comment les récupérer ? En augmentant les impôts ? Gilles Platret s’est empressé de rappeler qu’il s’était engagé avec son équipe en 2020 à ne pas hausser les impôts locaux. En faisant des économies ? Le maire privilégie cette solution. « Notre volonté, c’est de ne pas ajouter la crise à la crise ». Un plan d’économies est ainsi lancée, tant sur le budget de fonctionnement que sur le budget d’investissement, mais rassure l’édile « Ce n’est pas un budget en berne. On va continuer à investir mais en serrant les boulons. C’est un budget de prudence. On va gérer les finances en bon père de famille ». Une expression souvent entendue depuis plusieurs années... Et l’élu de poursuivre « On est dans un étau important. L’inflation est généralisée sur tous les produits ».
En 2022 la Ville de Chalon va donc être économe. Et cela va passer par l’utilisation encore plus vigilante des locaux municipaux, la rénovation énergétique des bâtiments, principalement des écoles, et le développement de l’informatisation des services. Gilles Platret s’est montré catégorique : il n’y aura pas de fermetures de services publics. « En informatisant, nous pouvons déployer des agents sur d’autres tâches ». Mais ce qui risque de faire grogner les syndicats, il n’y aura pas de remplacements systématiques des agents partant à la retraite. 

... et malgré tout un niveau élevé d’investissement
Cette année au moins, la Ville de Chalon va faire des économies mais n’en continuera pas moins d’investir, même si des arbitrages ont été et vont être faits. « Il y a des choses que nous allons reporter à 2023 » a fait remarquer le maire. Néanmoins l’un des gros postes de dépenses sera la rénovation énergétique des écoles (850 000 euros). Autre poste important : l’entretien des voiries (809 000 euros). 550 000 euros seront aussi consacrés au pôle système informations. « On ne veut plus revoir ce qu’on a vécu il y a un an » a fait observer l’édile, faisant allusion à la panne de février 2021. 2022 va également voir l’achèvement du programme de réfection du quai Gambetta pour un montant de 1 600 000 euros, lequel sera complété par des travaux à hauteur de 290 000 euros concernant les berges de la Saône et le passage sous le pont Saint-Laurent. L’ancien Carmel va être transformé en centre de loisirs pour  enfants (1re tranche de travaux : 500 000 euros). Deux gros chantiers vont être réalisés place Jean Damichel, à Saint-Jean-des Vignes, et place du Cadran, au Plateau Saint-Jean (100 000 euros). On peut encore citer l’extension du centre départemental de santé (362 000 euros) ou la mise aux normes des quatre cimetières de la ville pour les personnes à mobilité réduite (120 000 euros). Sans oublier que l’engagement culturel sera quand même important dans les deux musées (265 000 euros en travaux et en restauration d’œuvres d’art.  

Les tarifs municipaux inchangés 
Dernier point, et c’est une bonne nouvelle pour les Chalonnais, les tarifs municipaux - et ils sont nombreux - ne vont pas bouger. « Nous les avons baissé de 10% en 2019 et on ne va pas les toucher cette année ». 
Comme on peut le constater le budget primitif 2022 est « volontairement serré », car Gilles Platret craint les aléas de la reprise économique post-Covid  et les conséquences de la guerre en Ukraine. Un budget établi avec toujours cette idée en tête « L’argent public est rare et il faut l’utiliser avec parcimonie ».    

Les chiffres clés à retenir
Recette de fonctionnement : 69 millions d'euros. 
Dépenses de fonctionnement : 63,5 millions d'euros, dont 41,3 millions pour la masse salariale.
Dépenses d'équipement : 11,8 millions d'euros. 
Remboursement de la dette : 6,5 millions d'euros.
Dette globale mobilisée : 80 millions d'euros. 

Gabriel-Henri THEULOT