Edito

RETRAITES - Le passage en force se prépare ?

RETRAITES - Le passage en force se prépare ?

C'est l'un des sujets phares de la mandature et il pourrait bien avoir pris du plomb dans l'aile avec le changement de configuration parlementaire après les résultats des législatives. Pire, l'ambiance à l'Assemblée Nationale est tellement électrique que l'Elysée est face à un mur. L'édito du jour sur info-chalon.com

Alors que les débats autour du projet de loi budgétaire mettent le feu aux poudres à l'Assemblée Nationale, avec des rejets à la pelle, la Macronie est face à elle-même. Les oppositions politiques profitent de ce moment de solitude pour rappeler qu'elles existent mais surtout qu'Emmanuel Macron doit composer et mettre de l'eau dans son vin. Une pratique qui dénote totalement du premier mandat, où il disposait d'une majorité absolue à l'Assemblée Nationale. Les choses ont bien changé depuis et chacun s'évertue à lui rappeler avec force et vigueur. Et ça ne plait pas forcément.  Ce mercredi, les débats vont entrer dans le dur des discussions et aborder la question très épineuse des retraite. Au point que la fameuse disposition du 49.3, le passage en force, qui permet de passer outre la représentation nationale, est sur la table. 

Le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a dénoncé mardi une "coalition de l'irresponsabilité", après le rejet de plusieurs articles-clés détricotant le projet de loi. "Vous n'avez pas, Monsieur le ministre, le droit de traiter les députés d'irresponsables", a rétorqué le communiste André Chassaigne. "Vous vous comportez comme un insolent qui ne respecte pas la représentation nationale." 

Si cela devait être le cas, l'usage du 49.3 jetterait un peu plus le trouble en terme de vie démocratique, tournant le dos aux représentants du peuple, conformément à la Constitution Française. Une stratégie qui ne serait pas sans risques y compris dans les soutiens de Macronie. 

Si la Premiere ministre décide d’y recourir, sa décision entraînera la suspension immédiate de la discussion du projet de loi. Le texte sera considéré comme adopté, sans être soumis au vote sauf .... si une motion de censure est déposée dans les 24 heures qui suivent.  Si la motion de censure est adoptée, le texte est rejeté et le Gouvernement est renversé. A suivre donc... puisque un certain nombre d'élus proches soutiens de la Macronie avaient déjà fait savoir leur ferme opposition au recours du 49.3. Iront-ils jusqu'au bout ou rentreront-ils dans leurs chapelles ? 

L.G