Michaël Brun-Arnaud sera en séance de dédicaces à Chalon-sur-Saône

Michaël Brun-Arnaud sera en séance de dédicaces à Chalon-sur-Saône

Après un Master et un DU en psychologie et avoir travaillé durant 10 ans à l’hôpital, Michaël Brun-Arnaud fonde, en 2018, la librairie Le Renard Doré et se consacre à l’écriture. A l’occasion de la sortie de son 1er roman de littérature générale ‘Les vallées closes’, il sera de passage à la librairie Develay pour rencontrer ses lecteurs.

Interview

Neuropsychologue et psychologue spécialisé en gérontologie, vous fondez la librairie parisienne Le Renard Doré consacrée au manga et à la culture japonaise. Qu’est-ce qui vous a poussé à opérer ce virage à 180 degrés en vous consacrant aux métiers de libraire et d’écrivain ?

Après une dizaine d'années dans les métiers du soin, j'avais besoin d'opérer un changement : des bouleversements familiaux m'avaient rendu moins à même d'accompagner des personnes en situation de souffrance ; ou peut-être plus de la façon dont je l'avais toujours fait... À cet instant, les métiers de la librairie, sur lesquels je m'étais toujours projeté depuis l'enfance, ont incarné plus qu'une simple échappatoire, mais un véritable projet : une boutique à modéliser, personnaliser, dans laquelle exprimer ma créativité ; un endroit à faire vivre, un endroit pour rêver. Cela s'est passé de la même façon pour l'écriture : l'univers de ‘Mémoires de la forêt’ est venu ouvrir une fenêtre dans un confinement de corps et d'esprit.

… et de passer de l’univers du manga à l’écriture de littérature générale ? 

Si le manga est une forme de narration extrêmement efficace, brillante, emplie d'émotion et si j'en suis un grand lecteur parmi de nombreux champs littéraires, il n'a jamais été ma forme d'expression et je n'ai aucun désir de m'emparer. Je me sens culturellement, techniquement et littérairement incapable de produire une bande dessinée en hommage à la culture japonaise - je n'en ai ni la légitimité, ni talent. La littérature générale est une forme d'expression beaucoup moins codifiée, à mon sens, et qui ne m'a jamais quitté : elle n'a jamais quitté mon chevet, et n'a jamais quitté mes carnets, remplis d'histoires à démarrer, de vérités à rétablir. C'est la rencontre avec ma plume jeunesse qui m'a donné le courage d'en affûter une autre.

En effet, après un 1er roman jeunesse ‘Mémoires de la forêt’ (Prix Babelio - Jeunesse 2022), paraît chez Robert Laffont votre 1er roman adulte ‘Les vallées closes’, qu’est ce qui vous a inspiré cette histoire ?

‘Les vallées closes’ m'ont été inspirées par toute l'ombre et la lumière qui habitent les vallées de mon enfance, en Provence. Si mes terres natales sont des terres de franchise, de musique et de générosité, elles peuvent aussi être bavardes, railleuses et, à l'encre de ses quolibets, étouffer les graines de différence qui ont eu l'audace d'y pousser... L'histoire de ce roman est inspirée d'une histoire vraie ; et s'il n'est pas possible, dans la vie réelle, de changer ce qui s'est réellement passé, il est possible, par la littérature, d'avoir la folie d'essayer. Sans doute plus intime et sans conteste plus acéré, ‘Les vallées closes’ vient chercher, mot après mot, larme après larme, des souvenirs dissimulés à l'intérieur de moi, au service d'une histoire qui ne m'appartient pas.

Un nouveau livre en gestation ?

Je ne sais pas encore de quoi sera rempli mon prochain carnet ; mais ce que je sais, c'est que mes livres, les uns après les autres, sont les miroirs de ce que je vis et de ce qui m'a touché au cours de l'année. Là où «’Mémoires de la forêt’ est venu être le témoin d'une expérience professionnelle passée, de mon rapport à la sénescence et à la mortalité, ‘Les vallées closes’ est le roman violent d'un homme en paix, réconcilié avec son passé. J'ai hâte de savoir ce que la vie va me réserver et de voir comment ma plume va s'en saisir et le figer sur le papier. Il n'y a, à mon sens, pas de plus beau moyen de cristalliser son existence.

Samedi 4 février à partir de 15h. Librairie Develay,

1, place du Général de Gaulle à Chalon-sur-Saône

SBR - Crédit photo : Patrice Normand