Chalon sur Saône

La libération du camp d'Auschwitz commémorée à Chalon-sur-Saône

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 30 Janvier 2023 à 18h00

La libération du camp d'Auschwitz commémorée à Chalon-sur-Saône

Chalon-sur-Saône commémorait le 78ème anniversaire de la libération du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau au monument des déportés et résistants de l'arrondissement, ce dimanche 29 janvier 2023. Plus de détails avec Info Chalon.

Dimanche 29 janvier 2023, c'était la Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'Humanité.

Gilles Platret, le maire de Chalon-sur-Saône, Marie Mercier, le sénateur de Saône-et-Loire, Francine Chopard, la conseillère régionale, représentant Marie-Guite Dufay, la présidente du Conseil régionale de Bourgogne Franche-Comté, Françoise Vaillant, la conseillère départementale, représentant André Accary, le président du Conseil départemental de Saône-et-Loire, Sébastien Martin, le président du Grand Chalon et le 1er vice-président du Conseil départemental de Saône-et-Loire, et Serge Rosinoff, le président de la communauté juive de Chaloon-sur-Saône. participaient à cette émouvante cérémonie du souvenir.

L'enjeu reste d'entretenir le devoir de mémoire. Il apparaît capital de la faire vivre même si les mots n'existent pas pour qualifier cet épisode atroce de notre Histoire commune. Ce camp de concentration et d'extermination a été l'instrument d’une mort méthodiquement planifiée et industrialisée…

Des femmes, des enfants, des hommes. Aucun d’entre eux n'a eu la moindre chance de survie face à une barbarie dont l'ampleur n’avait jamais été atteinte.

Le 27 janvier 1945, les soldats de l'Armée Rouge poussent le grand portail du camp d'Auschwitz-Birkenau. Les barrières électrifiées tombent. C'est à ce moment précis que le monde découvre stupéfait le plus grand charnier de tous les temps. Les soldats marchent alors sur les cendres d'un million cent mille morts…

Le plus grand nombre de ces déportés ont été gazés à leur arrivée. 860 000 femmes, enfants et hommes ont été victimes d'un assassinat de masse. Tués car ils étaient nés juifs.  Arrivés en train sur le quai ferroviaire situé à Birkenau, ils sont brutalement débarqués des wagons d’un train lancé vers une funeste destination.

Sur la rampe, ils sont sélectionnés en quelques secondes sur un simple geste des médecins nazis. Ces déportés laissent derrière eux leurs effets personnels et doivent former deux rangées : les hommes d'un côté et les femmes de l'autre.

Ces rangées rejoignent l'endroit où les officiers SS effectuent la Selektion. Ils dirigent les personnes d'un côté vers les chambres à gaz ou de l’autre vers le travail forcé. Celles envoyées vers les chambres à gaz sont exterminées le même jour et leurs corps brûlés dans les fours crématoires.

Des survivants sont parvenus à résister à ce camp mortifère. Mais ils ont été réduits à l’état d'esclave. La plupart d’entre eux ont disparu car morts de faim, de froid, d’épuisement et de désespoir. Beaucoup ont aussi été conduits dans les chambres à gaz car devenus inaptes au travail, et donc inutiles pour la mécanique de destruction nazie.

Il est donc impératif que le travail de mémoire et de commémoration passe par les enfants et les adolescents.

Ce serait aussi une formidable occasion pour la communauté éducative d'engager une réflexion sur la Shoah et tous les autres génocides à travers l'Histoire et de rappeler les valeurs humanistes qui fondent la démocratie : la dignité de la personne ou le respect de la vie d'autrui, sans oublier de louer le rôle crucial de toutes celles et ceux qui ont contribué à protéger, et parfois à sauver les persécutés.

À la tribune, Serge Rosinoff a rappelé de façon poignante les souffrances subies par les Juifs durant la guerre,  lancé un appel contre l'oubli. Faisant référence aux sept personnes tués vendredi soir par un Palestinien près d’une synagogue à Jérusalem-Est pendant les prières du chabbat après des frappes israéliennes sur la Bande de Gaza, ce dernier a mis en garde sur les signes alarmants de résurgence de l'antisémitisme et, dans un discours entre colère, tristesse et amertume, appelé à la vigilance face aux propagateurs de haine dont l'influence mortifère gangrène notre jeunesse, avant de céder la parole au maire.

À l'issue de la cérémonie, Sacha, Fanny, Philippine, des élèves de terminale, et Ismaël, un élève de seconde du lycée Pontus de Tyard ont présenté à la maison de quartier Paix un projet citoyen et éducatif de pose d'un stolperstein* aux Charreaux.

Une première à Chalon-sur-Saône, bien que l'idée faisait déjà son chemin au sein de l'équipe municipale.

* Appelés aussi «pavés de la mémoire» ou «pierres d’achoppement», c`est-à-dire les «pierres sur lesquelles on trébuche», les stolpersteine sont des pavés de béton ou de métal de dix centimètres de côté enfoncés dans le sol, honorant la mémoire d'une victime du nazisme.

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati